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Tout le monde partira un jour

Dans cet article, j’aborderai un sujet à la fois triste et joyeux, tout comme la vie elle-même peut l’être. Il s’agit de cette certitude qui nous relie tous : aucun être vivant sur Terre, quelle que soit son espèce, son âge, son apparence, son statut, n’échappera à une mort certaine. La mort est la seule certitude de la vie, une ironie si violente qu’on a tendance à l’oublier presque constamment. Nous sommes même programmés pour l’ignorer, pour ne pas la voir. Pourtant, elle est toujours là, la mort, présente à chaque seconde, se diffusant en chacun de nous peu à peu, à son propre rythme, toujours ineffable et infaillible.





C'est une nécessité vitale d'oublier la mort. Que ferions-nous si nous pouvions connaître notre propre échéance ou celle de l'autre ? Probablement rien de plus que ce que nous faisons déjà : nous tenterions d'oublier. Oublier est vital, car l'idée de la disparition totale, qu'il s'agisse de la nôtre ou de celle d'un autre (qui ne fait que nous renvoyer à la nôtre), est incompatible avec le fait d'exister ou même de conjuguer n'importe quel verbe. Pour continuer à marcher, il faut percevoir un chemin devant soi, ou du moins un endroit où poser son prochain pas et croire qu'il se renouvellera perpétuellement.

Jusqu'ici, ce constat semble triste. Qu'en est-il de la joie dont j'ai parlé au début ? La joie devient possible chaque fois que, prenant conscience de notre mortalité, nous nous accaparons la possibilité d’investir pleinement et consciemment la vie qui nous est donnée. Cela signifie probablement vivre avec moins de complications, moins de complexités superflues.

Combien de disputes inutiles seraient évitées ? Combien de changements vous pourriez vous autoriser si vous saviez que le seul moment où il est possible de vivre, c’est cet instant même ? Cette prise de conscience pourrait nous inviter à ralentir, à mieux peser nos mots avant de les prononcer, à réfléchir à nos actions et gestes avant de les imposer à nous-mêmes ou aux autres. Le temps s'écoule vite et une vie entière peut se résumer en une journée, du lever au coucher du soleil. Il est temps d'instaurer l'habitude de se rappeler la brièveté de l'existence pour mieux la vivre.

Si j’aborde ce sujet, c’est que je crois qu’entretenir cette conscience – s'arrêter pour se rappeler que la vie peut s'interrompre à tout moment – pourrait nous rendre plus respectueux de nous-mêmes, des autres et de tout ce qui concerne la vie en général. Nous ne serions pas avares de bienveillance, de gentillesse ou de générosité, car nous ne compterions plus sur un lendemain pour rattraper ce que nous avons manqué ou abîmé. Traiter les autres et soi-même avec respect signifie adopter une attitude digne face à l'existence. Ce n'est pas parce que chacun est censé garantir le respect qu’on lui doit qu'il est justifié d’adopter n’importe quelle attitude à son égard ou de l'instrumentaliser pour une fin que nous n'avons souvent même pas identifiée clairement en nous-mêmes, mais qui est probablement de nature purement narcissique.

Il est facile de dire que nous ne sommes pas responsables des dégâts que nous causons autour de nous et que nous sommes les seules victimes des circonstances ou des blessures infligées à autrui. Mais il s'agit de respect envers la vie. Et sans respect des autres, il n’y a tout simplement aucun respect possible, même celui que l’on croit avoir vis-à-vis de soi.

En intégrant cette perspective, nous reconnaissons que notre bien-être est intimement lié à notre capacité à accepter la mortalité, à vivre pleinement chaque instant, et à traiter chaque être avec la dignité et le respect qu’il mérite. Cela nous pousse à une vie plus riche, plus consciente, et finalement plus joyeuse, malgré la certitude de notre finitude.



 
 
 

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