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Mère: les roses sont aussi faites d'épines

Dernière mise à jour : 1 juil. 2024



Depuis très longtemps nous vivons dans une société qui idéalise et parfois sacralise l'image de la mère. Loin des extrêmes de la mère pure et sacrée et de la mère violente et infanticide, rappelons nous : il y a des femmes, simplement.


Toutes ces mères sont des femmes qui ont été, à leur tour, des enfants plus ou moins aimés de leur propre mère, de leurs parents, de leurs proches.

Le jour où elle donne naissance, comme s'il était possible d'effacer tout son passé d'être humain avec la dernière poussée ou le dernier point de suture, on lui assigne à la place, le statut et le rôle de mère.

C'est alors qu'il lui tombe dessus un tas d'injonctions concernant la manière dont il faut remplir ce rôle : sois douce, aime inconditionnellement, apporte une éducation positive, fais des gâteaux maison pour leurs anniversaires, ne manque pas les réunions scolaires, prends sur toi; tu es censée savoir car tu es la mère...


Les mères sont forcément aimantes, forcément douces, forcément compréhensives, forcément bonnes ou alors elles ne sont pas dignes!

Voilà le type de croyance qui sévit encore de nos jours dans nos esprits de femme, dans ceux des hommes mais aussi ceux de nos enfants. Nous avons entendu de nos enfants ou de proches des commentaires concernant nos incapacités à rentrer dans le moule parfois. Apparemment, il nous arrive de ne pas être aussi douces, pas aussi compréhensives, pas aussi modérées, pas aussi conventionnelles, pas aussi "gâteau" en somme.


J'incite toute femme à s'accrocher à son statut de base : celui d'être humain.

Vous n'êtes pas une mère, ni même une femme (qui est un statut secondaire), vous êtes avant tout un être humain, comme tous les autres. Vous êtes, en tant qu'être humain, capables de choses bonnes et moins bonnes. Vos besoins et vos limites ne sont pas ceux de tout le monde, ce qui ne vous empêchera pas de savoir composer avec, mais refusez de céder ou de négocier sur ce qui est votre droit à l'humanité.

Vos enfants ne seront pas toujours contents de vous, c'est vrai et parfois ils vous feront vraiment sentir à quel point tout l'amour que vous leur portez ne vaut rien face à une faiblesse ou erreur de votre part, après tout : une mère n'est pas censée faire des erreurs ni des faux pas....

Mais vous n'êtes pas une mère, vous êtes bien plus. Vous êtes avant tout et pour toujours un être humain et vos enfants le sont tout autant.

Vos enfants grandiront et à leur tour deviendront ou pas des parents. Ils sauront en devenant adultes, à quel point ils ont été aimés le jour où ils reconnaîtront qu'à travers les failles de leur mère ils ont eu l'aperçu le plus riche de ce qu'est être humain : une rose avec des épines.


Dans une perspective humaniste, comme celle développée par Carl Rogers et Abraham Maslow, nous devons reconnaître que les mères, avant d'être des mères, sont des individus avec leurs propres aspirations, besoins et vulnérabilités. Rogers parlait d'acceptation inconditionnelle, une notion que nous devrions appliquer à la maternité. Cela signifie accepter les mères avec leurs imperfections et leurs forces, sans jugement ni attentes irréalistes.


Les attentes placées sur les mères ne sont pas seulement le produit de pressions internes mais aussi de dynamiques familiales et sociales complexes. Il est crucial de reconnaître et de redistribuer les responsabilités familiales pour éviter l'épuisement maternel et promouvoir une harmonie familiale où chacun a sa place et son rôle, permettant ainsi à la mère de ne pas être écrasée par des attentes démesurées.

La grossesse, l'accouchement et l'éducation des enfants ne sont pas seulement des actes physiques, mais des expériences émotionnelles et spirituelles profondes. En intégrant toutes ces dimensions, nous pouvons mieux soutenir les mères dans leur cheminement, en reconnaissant la complexité et la richesse de leur expérience.


Revaloriser l'humanité des mères implique de les voir et de les honorer avant tout comme des êtres humains complets. En adoptant des approches humanistes, systémiques et intégratives, nous pouvons créer une société où les mères ne sont pas réduites à des rôles stéréotypés mais sont reconnues pour leur individualité et leur complexité. En faisant cela, nous permettons aux mères de vivre et de s'épanouir pleinement, en équilibrant leurs aspirations personnelles et leurs responsabilités familiales. En fin de compte, c'est en voyant la mère comme une rose avec des épines que nous pouvons réellement apprécier la beauté et la force de son humanité.

 
 
 

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