Ces croyances qui m'empêchent d'être libre
- Daniela SILVA MOURA
- 23 juin 2022
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 sept. 2022
Dans cet article, nous nous intéresserons à nos croyances et à la façon dont ces croyances portées sur soi, sur les autres, sur le monde peuvent aussi bien entretenir des choses positives que des choses négatives dans nos vies. Je vous parle de ces schémas négatifs dont nous sommes prisonniers parfois et qui nous empêchent de ressentir ce à quoi on aspire vraiment dans la vie.

Nous construisons nos croyances au fil de nos expériences de vie. Nous avons donc des très anciennes qui sont très fortes et rigides, et des plus récentes, un peu plus souples. Une croyance est une opinion, une idée ou une hypothèse pas toujours logique ni cohérente d’ailleurs; c’est quelque chose que l’on suppose vraie à propos de soi, des autres ou des choses du monde ; et à laquelle on se tient indépendamment des faits ou de l’absence de faits qui la confirment ou pas. Par exemple, si vous supposez au plus profond de vous-même n’avoir aucune chance de trouver un meilleur travail ou d’avoir une promotion ou d’être heureux en amour vous avez probablement la croyance selon laquelle « vous n’est pas assez bien » pour vivre ces choses positives. Si cela est le cas, peu importe ce qu’on peut vous dire et peu importe ce qui se passe autour de vous ; vous êtes convaincu par votre croyance et chaque échec est pour vous la preuve irréfutable de celle-ci tandis que chaque événement positif n’est qu’une exception qui confirme la règle ou le fruit du hasard. Si jamais on vous propose un meilleur poste, une promotion ou si vous vous trouvez avec un partenaire aimant et respectueux, vous aurez tendance à vous dire que vous avez eu de la chance ou que les autres se sont trompés ou qu’ils sont particulièrement gentils…Bref, plutôt que de commencer à se dire que ces faits montrent bien que vous êtes capable d’avoir une promotion et d’être aimé et respectée ; et que tout compte fait cela veut dire que vous devez quand même être quelqu’un de plutôt bien, doté d’une certaine valeur ; votre cerveau préférera se baser sur vos expériences pour vous conforter dans votre croyance initiale selon laquelle « vous n’êtes pas assez bien ».
Une croyance est donc une sorte de vérité personnelle assez rigide et résistante au changement. Bien sûr, nous avons des croyances plus souples, moins enracinées et plus malléables mais certaines sont très farouchement installées en soi, souvent parce qu’elles existent depuis longtemps. Nous avons l’impression que ces croyances-là ne veulent pas nous lâcher et on dit souvent « j’aimerais bien me dire le contraire mais je n’y peux rien ; c’est plus fort que moi… » On observe donc nos croyances comme une sorte de fatalité contre laquelle on ne peut pas grand-chose et qui peut résister à tout : l’espace, le temps, la météo, notre coupe de cheveux, le botox, l’opinion des autres, notre relevé de compte bancaire, le résultat de la prise de sang, la demande en mariage… Ce sont ce type de croyances particulièrement nuisibles qui nous intéressent ici car ce sont elles qui posent problème et ont des conséquences négatives pour nous. Lorsqu’elles portent sur soi ces croyances ont un impact sur notre estime. Lorsqu’elles portent sur les autres ou le monde elles ont un impact sur notre confiance…
Si certaines de nos croyances nous sont nocives, alors pourquoi avons-nous autant de mal à nous en débarrasser ? Pourquoi sommes-nous aussi résistants? Contrairement à ce que l’on a tendance à croire ce n’est pas juste parce que certaines de nos expériences les confirment. Bien sûr, nos expériences auront pour effet de renforcer nos croyances négatives, d’autant plus que même les expériences qui pourraient les remettre en question seront interprétées comme étant des exceptions et retournées afin de confirmer la croyance initiale. C’est également (aussi paradoxal que cela puisse paraître) une question d’économie d’énergie et de confort. Pensez à changer le rangement de vos placards ou de votre bureau ou à modifier une mauvaise habitude…Même lorsque nous sommes capables de savoir en quoi cela pourrait nous être utile, nous avons tendance à reculer devant les choses qui vont nous demander un effort… nous les résistons et cette résistance au changement répond aussi à un besoin ; le besoin de se protéger de quelque chose qui pourrait être déstabilisant, fatigant, voire dangereux : cette chose est la nouveauté et l’incertitude qu’elle porte en elle.
Même si sur le plan émotionnel nous continuons de souffrir, il nous semble moins fatigant et moins déstabilisant de sacrifier son état émotionnel que de devoir changer et la manière dont on pense et celle dont on agit ! En effet, si nous changeons nos croyances, nous changeons aussi certaines de nos réactions et si nos réactions ne sont plus les mêmes, les autres ne nous verront pas de la même façon non plus…Il se peut que certains s’en éloignent tandis que d’autres s’en rapprochent. Certaines situations nous concernant risquent-elles aussi d’évoluer autrement et indépendamment du bénéfice final que l’on pourrait en tirer, l’incertitude de cette nouveauté qu’amène le changement nous rend le plus souvent immobiles, figés par une sorte de peur de l’inconnu…Donc le changement fait peur parce qu’il s’accompagne d’une période d’incertitude, d’une période où les choses en soi et autour de soi se réorganisent, se transforment, se renouvellent et où l’on ne sait pas exactement ce que l’on va garder de l’avant ni ce qu’on aura après. Alors, pour résumer, si l’on résiste autant à changer une croyance c’est en partie parce que nous privilégions le confort de ce qui est connu, même si ça fait un peu mal, plutôt que le risquer le changement qui est potentiellement mieux mais totalement inconnu et donc incertain. On se croirait dans une spirale infernale de laquelle il est impossible de sortir…n’est-ce pas ?
Rassurez-vous, il y a bien un chemin pour sortir de ce piège en soi-même. Ce n’est pas commode car on l’a vu : il faudra aller au-delà de sa peur et sortir du faux confort actuel mais c’est tout à fait possible et plus facile que ça n’en a l’air. Tout est question de pratique, de répétition, d’attention et bien sûr de volonté. La preuve est que chaque jour des personnes de tous univers transforment profondément leur manière de voir les choses et modifient profondément leurs comportements de manière positive. Mais avant de pouvoir l’emprunter ce chemin, il est très important de savoir déchiffrer les pièges qui se posent au travers. Dans cet article, nous avons vu que l’un de ces pièges concernent nos croyances et notre résistance au changement. Nous avons aussi vu combien la nouveauté peut être vécue comme dangereuse car incertaine. Mais heureusement, nos croyances n’agissent pas seules, nos émotions aussi jouent un rôle important. Les émotions sont un ressenti à la fois physique et psychologique et l’empreinte physique des émotions est un élément à connaitre absolument. Souvent négligées ou évitées, nos sensations physiques liées à nos états émotionnels sont pourtant la voie la plus accessible pour ouvrir la voie au le changement de nos croyances à travers la modification de nos comportements.
Demandez-vous plus souvent ce que vous ressentez, comment vous êtes, à quoi vous pensez…Prenez des nouvelles régulières de vous car lorsque l’on veut connaître quelque chose ou quelqu’un il faut s’y intéresser en étant attentif et à l’écoute. Soyez donc à votre écoute de façon curieuse comme lors d’une nouvelle rencontre, allez-vous rendre visite de temps en temps et soyez un ami pour vous-même.
Commentaires